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Cachet de cire rouge

--> et coupe papier.
Selon votre plus grand souhait, je vous écris, intimidé par l'exercice, ces quelques lignes. Intimidé, je ne peux que l'être, puisqu'en effet, elles vous ont été promises en tant que présent. Comment remplir votre coeur de joie autant qu'il déborde d'amour ? Le pari est insurmontable mais il n'empêche pas la tentative, pour la beauté du geste.

Vous avez souffert madame, et vous souffrez encore, d'un déficit d'amour. Je m'en rendis compte une nouvelle fois hier soir. Mais je vous sais forte, suffisamment pour réagir positivement et par là montrer l'exemple. Car exemplaire vous l'êtes. Plusieurs fois mon frère et moi, nous nous interrogions sur l'originalité d'une telle puissance d'amour. Sommes-nous les seuls sur Terre à bénéficier de cela ? Se peut-il qu'une autre mère puisse aimer autant ? Nous avions de quoi nous interroger, sachant que les deux bénéficiaires privilégiés n'ont quant à eux pas toujours été exemplaires, et par là, à la hauteur d'un tel don. Je le confesse et m'en excuse auprès de vous aujourd'hui.

Vous les avez aimé donc, les deux fruits de vos entrailles. Or, ils ont mûri et se séparent de la branche solide à laquelle ils étaient attachés. J'imagine combien cela peut vous manquer désormais, cette satisfaction à donner et partager de l'amour avec vos enfants. Votre coeur débordant en arrive parfois à saigner, j'ai pu le ressentir. la transition est difficile et parfois très longue. Mais je tiens à vous rendre grace de l'élégance que vous avez eu à l'égard de vos belles filles, préférant la complicité au conflit, les prenant sous votre aile sans les étouffer. encore une fois, ce n'est pas toujours le cas ailleurs et je vous enr emercie.

Vous aimerez encore vos fils et vous accepterez cette distance relative qui leur permettra de continuer à mûrir. Je vous le dis en ce 25 décembre, cela portera ses fruits, croyez moi. Vous aurez bientôt le loisir de vous montrer exemplaire, une nouvelle fois. Et j'aurai à vous remercier pour cela.

En attendant ces jours heureux, j'espère vous avoir humblement chauffer le coeur par ces quelques lignes, dont vous aviez sûrement besoin. Sachez que j'ai pris plaisir à les rédiger pour vous, le coeur parfois pincé d'émotion.

Madame,
Ma mère,
Avec une puissante tendresse,
Je t'aime.

F.


Ecrit par Nungesser, le Lundi 2 Janvier 2006, 16:45 dans la rubrique "¤ Confessionnal".


Commentaires :

  -nungesser-
-nungesser-
06-01-06
à 04:01

T'façon j'ai réussi mon coup.
Je l'ai faite pleurer.