--> ... avec les félicitations du jury.
L'état du droit de citation à l'aube de l'ère numérique par M. Levol.
Arrivé en tant que modeste étudiant de maîtrise (le seule de l'assistance...), le sujet traité concernait directement l'enseignement qui nous est actuellement dispensé par M. Linant de Bellefonds : les exceptions au monopole du droit d'auteur.
Une thèse portant sur la matière pour laquelle je me découvre une véritable passion, "la belle opportunité que voilà !" me suis-je aussitôt dit.
Suivant les indications données par les affichettes scotchées un peu partout sur la faculté, RDV est pris pour 14h30 ...
Arrivée du jury à ... 15h15 ! Mais il faut ici préciser que certains de ces membres éminents ont dû faire quelques centaines de kilomètres pour se rendre spécialement à Saint-Maur.
Quoi qu'il en soit, on ne peut rester stoïque lorsque le jury arrive, enfin, habillé comme le veut la tradition de la fameuse toge.
On prête généralement à la soutenance de thèse une image assez poussièreuse, plutôt pompeuse et finalement soporifique... ( j'en veux pour preuve le faible nombre d'étudiants présents: une demi douzaine d'étudiant du DESS)
Que nenni !
Je n'ai moi-même rien lâché des 2h30 de démonstration et de débat.
J'ai dans un premier temps été surpris par la soutenance en elle-même: j'imaginais un exposé un peu plus profond, un peu plus spectaculaire. Or, le jury ayant au préalable lu la thèse, il ne s'agit que d'une présentation: qu'est-ce qui a motivé l'auteur a traité du sujet ? En quoi ce sujet est-il pertinent ?
Par conséquent, il y a tout de suite une césure entre le jury et le public, entre les initiés et les non initiés.
Pour autant, cela n'en est pas moins intéressant.
J'ai aussi été un peu surpris quant à la forme. Je m'attendais, de la part d'une personne étudiant un sujet depuis plusieurs années, un peu plus d'alan dans le discours. J'imaginais naïvement une démonstration à la Jean Emmanuel Ray, Hervé Lecuyer voire même à la Christophe Caron (dont je découvre le caractère "époustouflant") oserais-je dire.
Mais c'est oublier que ces illustres ont de la pratique, une réputation et finalement davantage d'assurance et de sens de la théâtralité.
Quand vient le temps des questions, étant moi-même comme le candidat face aux 5 membtres du jury, j'ai pu prendre toute la mesure de la pression qui s'exerce sur un thèsard qui voit son travail passé à la moulinette par des "pontes" de la matière.
Chacun des membres arrive avec sa subjectivité et ses questions. Ainsi, passés les éloges qui s'en tiennent pour la plupart à des considérations de forme, les remarques et critiques pleuvent sur le fond (ce qui est, contradictoirement, bon signe).
Là il s'agit d'avoir du répondant. Face à des questions pointues et hautement pertinentes, il faut savoir "muscler son jeu" dans cette sorte de joute verbale juridique. En effet, les réponses qui furent proposées ne me parurent pas à la hauteur des questions... Une sorte de bizutage ? Un ersatz de débat doctrinal, en live ?
J'ai trouvé que le candidat s'attachait moins à répondre à la question posée qu'à défendre son travail. Cela manquait de piquant, de débat. Peut-être s'agissait-il d'une certaine marque de diplomatie.
On ressent bien là la différence latente entre le disciple et le maître.
Mais il me faut à présent revenir sur une de ces questions : lorsque le professeur Caron proposa de se prêter au jeu du cas pratique, il fut évoqué l'arrêt TF1 c/ L'EQUIPE TV, rendu par la cour d'appel de Paris en janvier 2004.
C'est justement l'arrêt sur lequel j'avais pu discuter la veille, avec M. Linant de Bellefonds à la fin de son dernier cours de PLA !!!
J'avais encore en tête toute la substance du jugement: le droit de citation en cas de multidiffusion, notamment dans le cadre des chaînes d'information continue.
C'est tout bête, mais sur le moment j'avais envie de me croire en TD, de lever la main et de répondre à M. Caron pour sortir ma science nouvellement acquise... Car M. Caron lui-même n'avait plus tout à fait en tête le barême offert par le juge sur la question.
90 secondes de citation audiovisuelle, 30 secondes maximum par match, cela toutes les 4 heures !
Je le savais, j'aurais pu répondre et ensuite rentrer dans la discussion...
Voilà, j'avais de quoi être fier pour la soirée, à la façon d'un gamin ayant donné une bonne réponse à sa maîtresse ... enfin, son "maître".
Une question sur une vingtaine posée, il me reste beaucoup de travail à faire avant d'atteindre ne serait-ce que le niveau de M. Levol.
... lequel a, somme toute, effectué un travail "excellent" et accessoirement reçu les félicitations du jury.
Bravo M. Levol.
Et moi, AU TRAVAIL !
à 12:34