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Solidarité avec le Peuple Arménien

--> La Turquie n'est décidément pas prête...

Ecrit par Nungesser, le Vendredi 15 Octobre 2004, 23:05 dans la rubrique "¤ Ces Riens qui comptent".


Commentaires :

  Megalomania
Megalomania
17-10-04
à 14:15

Sans entrer dans le débat de l'entrée ou non de la Turquie ds l'Europe (étant donné que je n'ai pas trop d'avis sur la question), je pense vraiment pas que nous sommes en mesure de jouer les donneurs de leçons, sachant que nous sommes ds un pays où Vichy ou la torture durant la guerre d'Algérie restent des sujets tabous, plus de 50 ans après... C'est trop facile de juger et de jouer les grands philantropes...

  Sireli
17-10-04
à 18:08

Re:

rolala le pire des arguments Mégalomania. est-ce que parce que la France a elle-même commis des crimes des guerres et des tortures qu'il faut nier les autres? est-ce parce que le gouvernement a fait de ce sujet un tabou (par exemple les tortures pendant la guerre d'Algérie) les Français ne doivent pas voir les crimes des autres Etats? est-ce que dire "par solidarité" c donner une leçon?

je rappelle que la France a tjrs reconnu la période de Vichy, on l'apprend, on la voit et revoit en collège et au lycée et il n'y a aucun tabou là-dessus.
le génocide arménien a été commis en 1915, ca ne fait pas 50 ans que c tabou mais 90 ans. de plus la Turquie continue à nier et à faire de la propagande négationniste jusqu'en France. il y a une petite différence si je peux me permettre.

c trop facile de se bander les yeux...

merci Nungesser^^ tu vois, c pas possible d'en parler. la France... les Français... ils se sentent coupables de qqch et il ne faudrait surtout pas parler d'autre chose. comme si l'un empêchait l'autre.

  -nungesser-
-nungesser-
17-10-04
à 21:20

Re:

Je vois où tu veux en venir Megalomania.

J'aurais peut-être dû commencer par argumenter par exemple, parce que présenté comme cela, ça fait assez moralisateur et irréfléchi.

Maintenant, je rejoins Sireli sur le fait que ta comparaison ne tient pas suffisamment la route.

Nous n'avons pas dans notre Code Pénal des dispositions incriminant la dénonciation du pétainisme et des guerres colonialistes.

C'est vrai que l'Etat français a aussi sous sa responsabilité des choses difficiles voire inavouables. Pour autant, il y a eu des demandes de pardon et des commémorations pour le souvenir des victimes: les juifs , comme les algériens pro-fln du 17 octobre 1961 par exemple.

Il faut se rendre à l'évidence, les turcs rentreront bien dans l'UE, d'ici 15 ou 20 ans.

Mais, en attendant,  ça n'empêche pas de militer pour la reconnaissance du génocide arménien par l'Etat turc comme condition préalable d'entrée.


  Megalomania
Megalomania
17-10-04
à 22:52

Re: Re:

Sireli et Nungesser,

Non, ce n'est pas par " solidarité " que je disais ça. Seulement, l'UE, ça veut dire quoi ? On a l'impression que c'est la zone sacrée où le sang ne coule jamais, c'est la terre des philantrophes, mais tout ça, c'est bien beau, mais loin de la réalité. Evidemment que si l'on compare avec d'autres Etats, y'a pas photo, mais je pense que quand même, ici il y a encore ENORMEMENT de tabous concernant Vichy et encore + la guerre d'Algérie. Oui, on l'enseigne au collège/ lycée, mais ayant fait de l'Histoire, je sais qu'il y'a beaucoup de choses qui passent à la trappe. Alors la Guerre d'Alégie, n'en parlons pas... Sérieux, les commémorations dont tu parles, c'est vraiment une goutte d'eau, faut pas se voiler la face, c'est ARCHI tabou, on a toujours pas accès aux sources, et lorsqu'un mec se permet de critiquer De Gaulle, tout le monde crie au scandale. Je pense qu'on n'est pas mieux pour le coup. Et ce n'est pas une question juridique à la limite Nungesser, il y a des tas de choses qui sont autorisées mais la censure se fait à un autre niveau, et puis le scandale qui l'entoure ensuite... Quand on regarde on n'a vraiment pas beaucoup de bouquins sur la guerre d'Algérie par exemple. Pourquoi ? Ca fait quand même un bail... Et de voir le Président chirac qui "enterre le passé" dans ses discours en serrant la main d'un dictateur, avant même que l'on est commencé à en parler ! Vous voyez, c'est pour tout ça que je n'aime pas que l'on donne des leçons, même si je suis d'accord avec ce que vous avez dit sur l'Arménie bien entendu.


  -nungesser-
-nungesser-
18-10-04
à 00:12

Re: Re: Re:

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que la France a encore un gros problème de conscience et de transparence à propos de l'Algérie. La plaie n'est peut-être pas encore refermée, en effet les archives militaires sont toujours classées secrètes. Sachant que les rappatriés et anciens combattants sont encore en vie, j'imagine qu'il faut ménager les gens.

Moi, ce qui me dégoute de l'Etat français, c'est le sort laissé aux Harkis...

C'est vrai aussi que Chirac donne des leçons tout en recevant des dictateurs notoires avec le sourire fraternel des présidents-VRP. Il y a pas mal d'hypocrisie en politique internationale, c'est sûrement le lot de la diplomatie...

Pour autant, la Turquie est selon moi en train de finaliser sa démocratisation. C'est pourquoi l'on doit attendre un peu avant une éventuelle entrée dans l'UE.

Ce en quoi l'UE pourrait être sacrée peut se justifier par l'existence d'une Convention Européenne des Droits de l'Homme. Et là je te vois venir !  :)
La France ne la respecte pas forcément. Et c'est vrai, puisqu'elle est chaque année condamnée par son instance judiciaire, la cour européenne des DH.  La Turquie en revanche est encore loin de pouvoir adhérer à cette convention, cela à cause de certaines de ses législations.

La France et les français sont par nature contradictoires à mon sens.
Par conséquent, on aime la France ou on ne l'aime pas. On l'aime à certains moments, on la déteste à d'autres.
C'est un peu ce qui se passe avec nos amis américains par exemple.
Bref ça fait son charme, ou alors, ça suscite l'agacement.


  ?
26-12-04
à 00:04

La Turquie et l'Europe

 par Pierre Van Ommeslaegue

« Le débat actuel autour de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne mérite d'être clarifié.
Deux questions sont à examiner :

- quelle Europe voulons-nous ? (cela renvoit conjoncturellement à la question de la constitution européenne);

- la Turquie est-elle européenne ? La deuxième question est sans doute la plus simple et sa réponse est non.

Géographiquement, historiquement, culturellement, la Turquie n'est non seulement pas européenne mais a toujours été une adversaire voire une ennemie de L'Europe.

Géographiquement, la plus grande partie de la Turquie se situe en Asie moyenne-orientale. Seule une petite partie de son territoire est en Europe (moins de 4%). Encore peut-on considérer que cela résulte d'une reconquista inachevée. La plus grande ville de Turquie, Istanbul, est certes dans sa partie européenne. Mais elle a perdu son statut de capitale au profit d'Ankara, plus centrale et asiatique, en 1923, à la proclamation de la république par Kemal Atatürk. Ce choix montre la nature asiatique et non européenne de la Turquie. Ses frontières terrestres sont avec la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Azerbaïdjan.

Historiquement, la Turquie est ennemie de l'Europe. Héritière de l'empire ottoman, elle a détruit l'empire byzantin, héritier de Rome. Ce n'est que grâce aux victoires de Lépante et à l'échec du siège de Vienne que l'Europe n'est pas devenue entièrement turque. Jusqu'en 1830, la Grèce, berceau de l'Europe était occupée par la Turquie. Sur son territoire de nombreux sites sont liés à l'histoire de l'Europe : Troie, Éphèse, Antioche, Nicée, Contantinople et sa basilique Sainte-Sophie. Mais l'apport gréco-romain ou chrétien a été balayé par l'arrivée des turcs, asiatiques, au 10ème siècle : Sainte-Sophie transformée en mosquée, disparition des chrétiens par génocide (arménien, assyriens) ou expulsion (orthodoxes).

Culturellement, la Turquie est musulmane et asiatique. Bien entendu le passage de Mustapha Kemal Atatürk au pouvoir a introduit la séparation de la religion et de l'État. Le port du voile dans les écoles publiques y reste interdit. Mais cette laïcité n'a vraiment pénétré que l'armée, gardienne de la tradition kemaliste. La société civile reste profondément musulmane et la Turquie n'échappe pas à la contagion islamiste. Outre les attentats antisémites et antioccidentaux de novembre 2003, on remarque des signes d'une réislamisation de l'État que l'armée peine à endiguer : catéchisme islamique obligatoire dans l'enseignement depuis 1982, arrivée au pouvoir des islamistes prétendument modérés de l'AKP. Le cas d'Istanbul que de nombreux touristes occidentaux visitent ne doit pas faire illusion. Si cette ville est ouverte sur l'occident, elle le doit à son histoire, à sa situation géographique, à ses activités touristiques et commerciales. Elle reste une exception. Le reste de la Turquie est asiatique.

Bien entendu il n'y a plus aujourd'hui l'antagonisme d'hier entre Turquie et Europe. Elle fait partie des pays musulmans de la Méditerranée, avec le Maroc et la Turquie, qui résistent, plus ou moins bien, à l'islamisme et incarnent un islam moderne sans renier leur culture propre. Il est de l'intérêt de l'Europe, et de la France en particulier qui a une histoire avec ces pays, de s'entendre et de nouer des liens avec eux. Mais la question est de savoir si, au-delà de traité d'alliance militaire et d'accords économiques, elle peut rejoindre une Europe tendant à l'intégration. Se pose alors la question de l'Europe que nous construisons.

Nous reviendrons prochainement sur l'analyse du traité constitutionnel qui nous est proposé. Mais, l'Alliance royale l'a déjà noté, le simple fait de parler de constitution signifie la volonté de créer un État européen. Ce que nous refusons parce que c'est une utopie qui peut devenir totalitaire. De plus ce traité a une orientation clairement fédéraliste. Or une telle construction n'est possible, si ça l'est, que si les pays qu'on fédère partagent un héritage commun. Pour l'Europe ce ne peut être que les héritages grec, romain et chrétien, même si la constitution refuse de les reconnaître. Et nous avons vu que la Turquie ne les partage pas. Il est symptomatique à cet égard que MM Giscard d'Estaing et Bayrou, fervents partisans de cette Europe fédérale, s'opposent à l'adhésion de la Turquie. Mais même dans le cas d'une Europe dans laquelle les pays, tout en tissant des liens de coopération et d'amitié plus étroits, conserveraient leur souveraineté, il est indispensable que tous parlent le même langage, partagent la même culture de base. L'héritage dont nous parlons est ce patrimoine commun qui permet aux peuples européens, malgré leurs différences, de sentir qu'ils appartiennent à une même histoire, qu'ils peuvent construire, en confiance, un avenir partagé.

Cette culture commune, nous ne la partageons pas avec les Turcs. Ils sont des voisins, ils peuvent être des amis, ils ne seront jamais de la famille. »