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 ¤ C'était mieux avant   ¤ Ces Riens qui comptent   ¤ Confessionnal   ¤ Coup de coeur dans la tête   ¤ Crachoir 

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Le blues des mondains, un style littéraire à la mode

... "Littérature tête-à-claques" qu'on appelle ça. Mépris, frime et cynisme des personnages, via l'usage d'un vocabulaire crû et d'une exhibition parfois crasse de sa vie, le tout saupoudré d'un gramme d'ironie ... Certains mots accrochent le "beauf", le "banlieusard", le "pique-assiette" : Dom Pérignon, coke, Le Costes, la com', les Champs, la pub', Porsche, Rolex, Faubourg St-Honoré, Gucci, place François 1er, partouze, Cristal...

A l'heure où l'on lit plus volontiers des hebdos comme Voici, Gala, Point de Vue et Cnie, plutôt que des quotidiens type Le Monde voire Libé , il fallait bien que la littérature ( ou disons plutôt l'Edition) se mette au diapason pour nous pondre des bouquins Jet-Set (sans parler des livres-people...).

Mais cette littérature écrite par ceux qui en sont va au-delà de ce que l'on pourrait attendre. Pour faire passer la pilule, on y met une dose de pathos. Car oui! l'ado, qui pour foutre la paix à ses parents reçoit entre 4000 et 6000 € /mois, a aussi ses problèmes. Le dandy branchouille tout juste sorti d'Assas ou de son École sait aussi se remettre en question, une fois exposés tous ces travers socio-sexuels. La fille de est une pauvre victime, de son nom, de ses parents, de son image, de sa classe, de son milieu...

Exutoire ou provoc' ?

Ces bouquins se rapprochent beaucoup des blogs en définitive. Confessions, coups de coeur, coups de gueule, coups de blues... à propos de soi, de son milieu ou même de la Vie. Ainsi cela suscite beaucoup d'intérêt$ ! Un peu de voyeurisme, un peu d'immixtion dans la vie d'un autre par la lecture. On a l'impression de taper la discut' avec l'auteur. C'est interactif, au point que l'auteur introduit souvent son roman par, en gros, "mon milieu n'est pas le votre et c'est ce qui vous intéresse. Je vais vous raconter l'Enfer du XVIè et du VIIIè".

Crachent-ils dans la soupe ? En fait il s'agit surtout de crier une lassitude. Les codes, les obligations déterminées par sa classe et son égo, la drogue, l'envie d'excès, d'extrême [musique à fond, drogues, sexe] ... jusqu'au jour où arrive l'OD de tout ça.

"Tout ce temps,tous ces visages, tous ces cris de jouissance, ces étreintes sans âme au petit matin, quand la nuit n'est plus, le jour n'est pas encore, ton orgasme prend fin, et tes yeux se déssillent, ta chambre n'est qu'un bordel, Baudelaire est mort et, dans tes bras, il n'y a qu'une putain...
Dans le jacuzzi j'ai froid. Et son champagne , je ne le bois pas. Des bougies éclairent nos chairs humides, grisâtres au clair-obscur de l'aube qui s'immisce à travers les volets, sinistre mise en scène, toujours la même.
Il m'embrasse mais j'ai les yeux ouverts et, d'ici, je distingue des cheveux blonds sur un peigne, et des emballages de capotes, vides, par terre.
Je suis lasse
." **

Mais passé l'aspect purement descriptif du faste et du néfaste, on aboutit souvent à une question universelle. Et l'Amour dans tout ça ?

On humanise le truc, on se laisse donc attendrir, on finit sur une touche de romantisme. Et c'est là le contraste qui donne de l'intérêt au bouquin: vie d'Enfer, mais aussi, envie d'Eden, car sinon ce serait trop simple.

Pour résumer, celui qui fait semblant de lire ce genre de bouquin dira que c'est de la littérature "tête à claque". Personnellement, je préfère parler de littérature "gueule de bois".

J'ai acheté Hell mais je n'achèterai pas Bubble Gum.
J'ai acheté Un Pur Roman, mais je n'achèterai pas Partouz. Et pourtant je l'aime (aimais?) bien Yann Moix. (et ce n'est pas vraiment un vrai mondain, certes)
J'ai acheté Rien de Grave... mais j'hésite encore pour Teen Spirit.

En attendant, au contraire de Robert Hue, ils peuvent tous dire merci à Beigbeder.

Ce que j'apprécie dans ce putrin littéraire qui sent bon le patchouli, c'est le côté bourge qui s'encanaille, c'est l'arrogance de "p'tit con", ce goût du tabou, et puis, de la mélancolie...
C'est un peu moi au fond.

Car je veux bien l'avouer, non! je ne suis pas vraiment un Straight Edge. Mais ça ne m'empêche pas, par ailleurs, de fantasmer sur ceux qui le sont.


*

Voici venir le temps où vibrant sur sa tige...

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir...

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir...

Valse mélancolique et langoureux vertiges...

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige...

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir...

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir...

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir...

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir...

Du passé lumineux recueille tout vestige...

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige...

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.**

*Hell, de Lolita Pille.

** [ Harmonie du soir, de Charles Baudelaire. ]*

Ecrit par Nungesser, le Vendredi 3 Décembre 2004, 01:36 dans la rubrique "¤ Ces Riens qui comptent".


Commentaires :

  OpTiMiSTiK
OpTiMiSTiK
07-12-04
à 21:45

écrivain virtuose...content d'avoir croisé ta plume...

Pour ma part, j'ai consommé Hell, machouillé Bubble Gum et pratiqué Partouz...

"c'est un peu moi au fond"[bis]


  -nungesser-
-nungesser-
08-12-04
à 01:22

Re:

C'est un peu nous, quoi.   :-)


  -nungesser-
-nungesser-
06-10-05
à 19:56

Re: Re:

Merde.
En fait, j'ai bien acheté Buble Gum !
Je suis obligé de l'avouer quelques mois plus tard...

Plus fanfaron, mais  moins bon.



J'ai quand même hâte de voir l'adaptation de Hell.